Destination Cap Nord – partie 1

Partie 1 – de la Suisse à la Suède

Ainsi, le 8 juillet nous fermons à clé la porte de notre cocon helvétique en espérant n’avoir rien oublié. Cette fois, nous partons sans date de retour et des rêves plein la tête. Pour la première foi Paulo devient notre foyer, un repère pour les enfants et une grande source de stockage. Il doit nous faciliter la vie et nous permettre d’accéder à une certaine liberté. Paulo a désormais un fardeau sur les essieux : nos affaires et nos espoirs !

(Qui sommes-nous ? Notre page “à propos” est là pour vous renseigner.)

Comme le besoin de dépaysement se fait pressant, nous décidons de traverser le territoire germanique de manière la plus efficace possible, un peu dans la coutume du pays considéré.

Après trois jours, nous entrons au Danemark, contrée encore inconnue de nous. Notre penchant pour les côtes sauvages, nous attire naturellement au cœur du parc national de Vadehavet, plus précisément sur l’île de Rømø. Sur le littoral ouest de cette dernière s’étend une impressionnante langue de sable, sur plus de 16 km. Les véhicules peuvent y rouler librement dans un secteur délimité par des poteaux en bois. Il n’est néanmoins pas autorisé d’y passer la nuit. La journée, voitures, vans et camping-cars se retrouvent dispersés sur cette immense étendue plate bordée de dunes. Rømø est accessible via une route érigée sur une digue, d’où l’on peut observer l’une des particularités du parc national, à savoir la grande étendue côtière soumise au régime des marées. Un lieu propice à la gent ailée et à l’élevage des moutons.

L’île de Rømø et ses magnifiques dunes.

Comme la région nous séduit énormément, nous y passons la nuit, Frédéric nous trouve un lieu aux petits oignons, sur le front de mer. Les enfants chaussent leurs bottes et profitent de la marée basse pour aller taquiner les crabes, leurs yeux pétillent.

La mer des Wadden, modelée par les marées, dans le parc national de Vadehavet.

Le chemin de la capitale nous amène à emprunter la liaison du Grand Belt – Storebæltsforbindelsen -composée de deux impressionnants ponts, de plus de 6 kilomètres chacun, et d’un tunnel ferroviaire. Avec une hauteur de 254 m à son point culminant, le deuxième pont (à haubans) détrône tous les sommets danois, dont les trois principaux dépassent péniblement les 170 mètres d’altitude.

La liaison du Grand Belt, plus haute que toutes les terres danoises.

Un peu loin, nous saisissons de l’opportunité d’une météo radieuse pour nous baigner et dormir à proximité. Les enfants s’émerveillent de la présence de nombreuses méduses inoffensives. Un petit air de vacances souffle sur nous. Les champs alentour sont tout d’abord l’occasion d’observer un lièvre à l’heure du repas (le sien), puis plusieurs de ses congénères et, finalement, de nombreux chevreuils, avant que le coucher de soleil ne nous attire à nouveau vers la plage.

Lièvre brun en plein repas.

Le lendemain, arrivé à la capitale, nous « abandonnons » Paulo sur un parking, non sans une petite appréhension. La visite urbaine débute dans le mythique quartier de Christina. Ce lieu qui se veut libre a été créé par une communauté hippie dans les années 70. Ses habitants ont connu de multiples conflits avec les autorités de Copenhague, avant d’obtenir une certaine autonomie. De nos jours, un équilibre a été trouvé et son million de visiteurs annuel peut déambuler en toute quiétude dans ses rues aux charmes atypiques. L’occasion pour le touriste de s’offrir une carte postale peinte à la main, un bijou artisanal ou un petit gâteau aux épices magiques.

Ensuite, nos pas se dirigent naturellement en direction du centre, entrecoupée de voies fluviales et irrigué de grandes passerelles cyclables et piétonnes, dont le design soigné se marie parfaitement avec les anciennes constructions. Les cyclistes possèdent une infrastructure privilégiée et tout est pensé pour favoriser les déplacements non motorisés.

La côte nous guide ensuite jusqu’à la fameuse Petite Sirène, qui nous laisse un peu sur notre faim. La traversée de la forteresse nommée “Kastellet” s’avère plus intéressante.

Lors de notre passage, nous apprécions également le château de Christiansborg (le palais royal), Amalienborg (la résidence d’hiver de la famille royale), le quartier de Nyhavn… et bien sûr une bonne glace (dont le tarif n’a rien à voir avec celui des Cinque Terre en Italie).

Quartier de Christina, hétéroclite.

Copenhague, ville d’eau, ici à Nyhavn.

Quittant la ville, l’opportunité de voir aisément des cervidés, nous conduits à Jægersborg Dyrehave. Cette ancienne réserve de chasse royale, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, se situe au nord de la capitale et s’étend sur 11 km². Elle abrite environ 1’700 daims, 300 cerfs élaphes et une centaine de cerfs sika, qui y côtoient librement golfeurs et promeneurs. Ce lieu privilégié se distingue également par la présence d’arbres majestueux. Les animaux paissaient dans les prairies aux herbes hautes sublimées par le pavillon de chasse qui domine le parc. Assurément une belle découverte, riche en émotions, surtout quand il s’agit de passer juste à côté de quatre grands mâles de cerf élaphe, sur le chemin du retour (hélas il fait trop nuit pour les immortaliser).

De nombreux daims dans le Jægersborg Dyrehave, mâles…

…femelles et jeunes.

Loin d’avoir profité de toutes les merveilles que ce pays extrêmement accueillant a à nous offrir, nous poursuivons notre chemin. L’appel du Nord se fait pressant, nous traversons ainsi le détroit d’Øresund grâce à d’impressionnants ouvrages d’art. En premier, nous plongeons dans un tunnel sous-marin pour ressortir quatre kilomètres plus loin, sur une île artificielle. De là, nous montons progressivement sur un élégant pont de près de 8 kilomètres, pour atteindre la côte suédoise.

A noter, la réalisation partiellement sous-marine de la liaison est due à la proximité de l’aéroport de Copenhague.